[Etude] Web social : la stratégie inbound marketing de Jean-Louis David

Une maîtrise de la communication via une image d’abord centralisée, puis tournée vers l’extérieur via des relais dédiés et évènementialisés avec l’avènement du digital, est la clé de la stratégie première de Jean-Louis David. Avec des contenus qui se sont structurés au fil du temps, la marque s’est hissée sur les plus hautes marches pour être un vecteur incontournable de tendances en ce qui concerne la coiffure.

Les débuts de Jean-Louis David : du contenu pour diffusion du savoir-faire

Faire de la marque une référence, oui, mais pas n’importe comment. Jean-Louis David a des idées précises et maîtrise l’ensemble de la chaîne de production à ses débuts : du dessin des salons à la réalisation des photos, de la publicité des vitrines à tout le marketing, l’idée est de centraliser l’image d’un certain savoir faire. Pour lui donner de l’impact, il mise sur la formation via du vidéo training, permettant de valoriser une méthode unique sur tous ses salons. La politique de communication visait donc d’abord l’affirmation d’une expertise et son contrôle au sein du groupe. Avec Provalliance en 2007 (fusion avec Franck Provost), le groupe a du ouvrir une nouvelle dimension à sa communication pour alimenter son réseau de plus de 2000 points de ventes. Soutenue par Publicis Conseil avec un budget de plus de 3 millions d’euros, la marque se structure et attaque sa visibilité tous azimuts en tenant compte du digital.

Une visibilité et une présence digitale accrues via du conseil premium

Augmenter la visibilité du groupe, notamment dans l’écosystème digital, devient rapidement avec le mobile, une priorité. Avec une refonte du site en 2012 sous WordPress, le site se dote d’une vitrine où trouver des conseils de professionnels, des interviews, ou encore des actualités quant aux tendances de la coiffure. Ce partage, soutenu par une activité forte sur les différents réseaux sociaux, signe une nouvelle démarche : elle vise une visibilité continue auprès des passionnés de mode et d’esthétique en général, mais aussi une réassurance récurrente de sa crédibilité en particulier (expertise toujours dans le vent). Sur les réseaux, celle-ci est aussi appuyée par une communication des salons en temps réel. La marque travaille donc conjointement son positionnement de manière à alimenter son SEO, avec sa réputation en ligne. Progressivement, la marque étoffe ses stratégies via l’élargissement de ses gammes de produits et des coups de communication spécifiques, enrichis par une stratégie sociale poussive.

Blog expertise Jean Louis David : contenu

Une stratégie sociale alimentée par des opérations spéciales

Qu’il s’agisse du Festival de Cannes ou des NRJ Music Awards, Jean-Louis David met en place des dispositifs digitaux dédiés aux évènements phares pour propager son image. Surfer sur toutes les actualités tendances, et faire la tendance même, est un leitmotiv entretenu par des opérations spéciales inédites pour travail d’influence  : pour ses 50 ans par exemple en 2011, l’opération « mon coiffeur et moi » permettait, via un site dédié, de déposer une candidature pour devenir égérie potentielle du prochain shooting photo de la campagne automne hiver. Il suffisait de poster une photo de sa coupe avec son coiffeur Jean-Louis David depuis le site ou via l’application. Cette place ‘star’ donnée au client et qui fait la marque, a été très bien reçue. D’autres opérations en lien avec de la sortie produit comme « j’arrête de boucler », ont pu être soutenues par des blogueuses comme Emilie Albertini, avec des vidéos pour montrer leur efficacité. La segmentation des campagnes est aussi au rendez-vous : fin 2016 début 2017, la marque a choisi We Are Social pour promouvoir sa nouvelle gamme de produits capillaires. Sur du 100% social, la campagne ciblait ici les jeunes femmes de 16-24 ans autour du défi #HairFaceChallenge (jeu pour voir quelle youtubeuse se cache derrière des coiffures artistiques diffusées sur Instagram) : la possibilité pour l’une d’elle étant de devenir, à côté des 4 autres ambassadrices et influenceuses de la marque, ici aussi une future égérie de la marque.

Hair Face Challenge - Jean Louis David sur Instagram

Un branding customer centric

Au delà de nouveautés produits à la formulation explicite (cf derniers produits « Détox Moi », « Hydrate Moi », « Répare Moi » et « Recharge Moi ») relayées par des Youtubeuses, la marque capitalise donc beaucoup sur Instagram pour les valoriser, ainsi que sur les blogueuses de manière plus générale. Le test de produits est associé ici à l’augmentation de liens entrants sur le site, dopé par les partenariats parallèles avec les magazines ou partenaires comme Vogue, Elle, MylittleParis ou L’Oréal. Le travail de notoriété en continu, se développe encore avec l’élargissement des produits, comme avec Niwelbeautystore par exemple : au delà d’autres partenaires sur la cosmétique ethnique, le travail de branding se travaille par la création de tendances, communiquées via un magazine online dédié. Enfin, le moment de coiffure éphémérisé avec le « bar à styles » vient couronner une stratégie sociale globale bien pensée. Fonctionnant comme le principe du bar à sourcils que l’on peut rencontrer chez Sephora, à 15€ les 15 minutes, il répond aux « moments » où l’on peut avoir besoin de se (re)faire une beauté rapidement (invitation inopinée, soirée spéciale en perspective).

Au delà d’un parcours initial de créateur qui décoiffe, la marque à l’origine du dégradé reste aujourd’hui concentrée sur une communication où « tout le monde peut devenir une star », et demeure ainsi pleinement « in the hair ».

Maud Rochand

Consultant en stratégie digitale - Co-Founder & CDO de Les Experts du Web (LEW SAS)

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